Quand ma femme était enceinte, j’étais nerveux à l’idée d’être père. Je savais que j’étais sur le point de la vivre la transition la plus monumentale de ma vie, et les hommes autour de moi n’avaient pas beaucoup de conseils à me donner.

Apprendre à être père dans les livres

J’ai donc lu quelques livres et cherché des informations. Les livres sur les bébés et les jeunes enfants que nous avons alors lu avec ma femme se sont rapidement accumulés chez nous.

J’ai donc appris essentiellement dans les livres, comment démystifier les tactiques de la paternité, et en particulier, comment changer une couche, comment préparer et donner un biberon, comment donner un bain, comment habiller un nouveau né, et bien d’autres choses pratico pratique.

Prêt à être père ?

Apprendre à être père avec les amis

J’ai aussi demandé aux amis, avec ou sans « e » -oui, oui, on peut être un homme et avoir une meilleure amie- et j’ai réussi à avoir quelques tuyaux.

De mon côté, ma femme était plutôt bien entourée : copine, maman, forum de filles, etc.

Etre un père débutant : ce qu’il nous manque

Quand nous sommes rentré de la clinique avec ma femme et ma fille, sa joie a rempli la maison. J’ai vite compris qu’être un père débutant, ça ne s’apprend pas que dans les livres. Il faut vivre l’expérience. Mais comment la vivre avant et s’y préparer alors ?

Ce n’était pas les tapes dans le dos et les vagues tentatives d’assurance de mon entourage me disant que tout irait bien qui me suffirait. Non, ce qui m’a manqué le plus, c’est les histoires. Pas les fables de La Fontaine. Non, ce qui est utile pour un père débutant ce sont les histoires vraies. Comment les autres ont vécu leur début de père débutant, mais surtout ce qu’ils ont fait concrètement.

Tout le monde sait qu’il faut s’occuper d’acheter des bodies, des biberons et autre poussette.

Moi, ce qui m’a manqué, c’était ce qu’il fallait faire si mon bébé ne réussissait pas à se calmer et passait des heures à pleurer.

Un autre exemple

C’est une pratique qui est courante chez les pompiers, qui se réunissent en fin de journée pour raconter des histoires sur leurs batailles – quelles interventions ils ont vécus, ce qu’ils ont fait et ce qui s’est passé ensuite. Ils font cela parce que les histoires sont comme des « simulateurs de vol mentale» pour toute l’équipe. Comme tout le monde écoute, ils élargissent leur répertoire mentale – penser, « C’est exactement ce que je ferais,» ou: «Wow, je n’aurais jamais fait ça! ».

Ces histoires renforcent la confiance et l’intuition comme aucun manuel ne peut le faire, résolument et efficacement face à de nouveaux défis.

Ce que je fais pour les pères débutants

Comme mon temps était précieux, je n’ai pas eu le temps de faire tout ça à l’époque.

Aujourd’hui je sais que j’aurai eu besoin d’un simulateur de vol mentale de la paternité. Je sais que d’autres en ont besoin…rapidement.

Alors, j’ai décidé d’en créer un, ici sur Minicoeur.

Je collecte ces expériences et ces histoires. Elles sont là pour que vous puissiez les lire, les interpréter et faire grandir votre expérience mentale.

J’ai moi aussi acheté des livres et demandé à d’autres pères de me raconter leurs histoires. Des histoires sur la grossesse, sur l’accouchement, sur les premières semaines qui ont suivi le retour de la maternité. Et aussi sur la relation de couple depuis l’arrivée du bébé, ou la relation avec leur propre père (ou d’autres hommes qui avaient été leur père spirituel ou émotionnel, même s’ils ne sont pas leur père biologique) que la plupart ont aidés à devenir les hommes qu’ils sont aujourd’hui.

J’ai entendu une histoire sur un père en expectative, patientant dans le hall de la maternité à travers la naissance, parce que angoissé, comme un jeune de 16 ans, il n’avait pas considéré qu’il pouvait être un partenaire utile dans le processus d’accouchement. J’ai entendu une histoire sur un père et une mère épuisés qui ont dû se protéger contre les nouveaux visiteurs insistants et impatients. 

J’ai entendu des histoires de pères absents, de pères célibataires, de pères divorcés, d’enfants rebelles, et de père ayant décidé, en rentrant chez eux à la fin de la journée, d’arrêter et de se mettre en pause, de changer de vitesse, de jeter les soucis de la journée, et comme un père, réintégrer la dimension du foyer.

Pères débutants, êtes vous les premiers ?

Je ne vais pas vous refaire ici l’histoire de l’oeuf et de la poule. Lequel des deux en premier ?

Les gars se donnent beaucoup de conseils sur l’idée de devenir ou d‘être père. Certains d’entre eux sont les bienvenus. Mais dans l’ensemble, je pense que nous, les hommes, n’arrivons pas à demander, et ne parvenons pas à raconter nos histoires les uns aux autres assez souvent – même si les histoires sont ce que nous avons besoin plus que tout. En définitive être père est principalement une histoire d’homme.